GTI : mais qu'est-ce que c'est au juste ?

GTI : mais qu'est-ce que c'est au juste ?

Il y a ceux qui s'arrêtent aux sigles et ceux qui voient plus loin. Si l'on se limite au sigle GTI, évidemment, un certain nombre de modèles ne font plus partie de la catégorie. Cependant, nombreuses sont celles qui portent le sigle GTI sans en être véritablement une. Là cela se complique. Aussi est-il sans doute important d'apporter un peu de précision sur ce que l'on entend par GTI et surtout, d'élargir un peu le champs d'un marché que beaucoup ne voient que par le prisme d'une Volkswagen Golf ou d'une Peugeot 205 !

Peugeot 205 GTI

Revenons à la base : oui Volkswagen a popularisé la catégorie sans en inventer le concept, et fut surtout la première à utiliser ce sigle avec sa Golf. La première ? Pas tout à fait : Maserati, dans les années 60, lança une 3500 GTI qui, elle, fut bien la première du nom. On remarquera d'entrée de jeu qu'on ne joue pas du tout dans la même catégorie. Pourtant, si l'on se réfère à la signification des trois lettres - Grand Tourisme Injection – alors c'est peut être la seule qui représente l'âme du Grand Tourisme, y ajoutant seulement une particularité technique : l'injection. 

Volkswagen popularise la GTI

Revenons à Volkswagen : en présentant en septembre 1975 sa Golf dans une version sportive compacte, accessible et ludique, elle ne fait que remettre au goût une formule déjà vue ailleurs : la Mini Cooper avait déjà explorer le concept dès les années 60, l'Autobianchi A112 Abarth dès 1971, sans parler de la Fiat 500 Abarth de la fin des années 50. La force de Volkswagen sera d'usurper l'image du grand tourisme avec un sigle bien senti, fleuron autant le sport que la modernité, mais surtout de structurer, d'une certaine manière, un marché !

Volkswagen Golf GTI Mk1 5 portes

On oppose souvent la Golf GTI à la 205 GTI car elles furent génératrices de gros volumes, et concurrentes principales sur tous les marchés d'Europe, mais dès les années 70, les concurrents proposaient ce genre de minibombes. Renault patientera le début de l'année 1976 pour présenter sa R5 Alpine. Dans les années 80, tout le monde s'y mettra : Innocenti de Tomaso, Citroën Visa GTI, Peugeot 205 GTI donc, MG Metro, tandis que la Renault 5 Alpine se mettait au turbo. 

La mode se développe et se généralise

La mode des GTI se généralisa alors ! Peugeot n'hésita pas à renommer sa grosse 505 GTI, tout comme Citroën pour sa CX : on s'approchait là plus de la définition originelle du grand tourisme, voyager vite et loin dans un certain confort. Ces deux modèles (ou d'autres berlines « dynamiques » comme plus tard la Citroën BX GTI ou 16 soupapes, la Peugeot 405 Mi16 ou la Renault 21 2 litres turbo) ne peuvent rentrer dans la catégorie GTI développé par Volkswagen, obligeant à une certaine compacité. En revanche, les Peugeot 309 GTI (puis GTI-16) peuvent s'y intégrer, d'autant qu'en prenant de l'âge, l'initiatrice Golf montera d'une catégorie, délaissant les citadines pour rejoindre les compactes. Dès lors, si l'on prend l'exemple de la gamme Renault de la fin des années 80, la Supercinq GT Turbo comme la Renault 19 16s peuvent être considérées comme des GTI.

Renault GTT

En réalité, il faut garder à l'esprit qu'une GTI c'est avant tout une philosophie : compacité, sportivité, plaisir distillé par des performances de premier plan, mais accessibilité (en terme de tarif comme de prise en main). Ces qualités peuvent se retrouver dans des voitures diffusées encore aujourd'hui (même si la prise de poids oblige souvent à une course à la puissance).

L'embarras du choix

En tout cas, avoir une définition claire permet d'élargir les possibilités de choix : une 309 GTI procurera bien du plaisir pour beaucoup moins chère que sa plus connue et plus recherchée sœur 205 GTI dotée du même moteur 1,9 litres. Une Citroën Visa GTI au physique ingrat possède elle aussi le même moteur 1,6 litres que la 205 à ses débuts, en 105 puis 115 chevaux. Voici des alternatives chez PSA, mais ce petit jeu peut se faire avec bien des marques. Quand tout le monde veut la même chose, les prix montent, obligeant à des solutions de repli qui seront peut-être les achats malins de demain !

Auteur : Luis Perenna