Ferrari F40 : fantasme italien et histoire d'un mythe

Ferrari F40 : fantasme italien et histoire d'un mythe

Dans les années 80, les petits garçons fans de voitures voyaient souvent tout en rouge, en rouge Ferrari bien sûr. Avec la Testarossa d'abord puis la fabuleuse F40, l'imaginaire se remplissait d'aventures et les murs de la chambres de posters ! Car oui, si la Ferrari F40 n'est pas la seule « supercar » à se lancer en cette fin des année 80, elle représentait la Ferrari ultime, la plus puissante et la plus bestiale : suffisant pour supplanter ses concurrentes dans le cœur des amateurs.

Ferrari F40

Rappelez-vous : V8 longitudinal, 3 litres de cylindrée, deux turbocompresseurs, 1 100 kg seulement, et 478 chevaux ! Rien que cela. Une robe agressive et le plus souvent rouge, un aileron massif, tout en elle respirait le sport. Prenant la suite d'une déjà très réussie 288 GTO, elle inaugurait cependant un nouveau design, plus personnel et très éloigné des Mondial et autres 328 présentes dans la gamme classique.

Ferrari F40: Objectif, marquer le monde avec une voiture radicale 

L'idée de Ferrari était simple : marquer le monde avec un produit radical, réservé à 400 clients triés sur le volet, tout en utilisant à bon compte les travaux effectués sur une 288 GTO Evoluzione qui ne vit jamais le jour. En avril 1987, la voiture était prête, présentée aux journalistes ébahies et aux amoureux de la marques, déjà transis d'amour pour cette GT d'exception. GT ? Disons plutôt supercar même si à l'époque ce terme n'existait pas.

Ferrari F40

Car ici, point de confort et on était loin du « Grand tourisme » traditionnel. Voiture radicale et pour tout dire sauvage, elle amenait la course automobile, le sport au vrai sens du terme, sur toutes les routes ouvertes. Il ne faut pas croire que la Ferrari F40 était une voiture que l'on conduisait du bout des doigts, sans effort ni sueur. Si sa ligne suggérait la frime de ces années-là, son châssis, son moteur, sa boîte, son embrayage, ses réactions, son effet turbo suggérait l'inverse : il fallait en avoir pour (bien) conduire l'engin.

Une voiture devenue mythique

Dernière Ferrari construite sous l'ère Enzo, décédé en août 1988, elle en devenait d'autant plus mythique tandis qu'une fièvre spéculative gagnait la planète sur ce genre d'automobile. Pour satisfaire la demande, on augmenta la production jusqu'à atteindre 1 315 exemplaires entre 1987 et 1992. 

Avec cette spéculation et l'inflation de sa production, la Ferrari F40 est passée sans le faire exprès du statut de voiture radicale à celui de voiture de frimeur, car ceux qui l'achetaient le faisait non pour la conduire, mais pour l'exhiber puis ensuite la revendre. Et puis, les années 90 virent débouler (en plus de la Porsche 959) de nouvelles supercars : Bugatti EB110, Jaguar XJ220 puis McLaren F1. La concurrence se faisant plus rude y compris sur le marché de la collection, le tout aidé par la crise, fit retomber la bulle. Ferrari désormais se limitera toujours à la limite qu'elle s'était fixée pour un modèle. 

Ferrari F40

Cela n'empêche pas aujourd'hui la F40 d'atteindre des sommets financiers et n'espérez pas, à moins de gagner au loto, vous en offrir une de sitôt. D'autant que pour exploiter ses capacités, et atteindre un jour les 324 km/h de vitesse de pointe promis, il vous faudra un solide bagage de pilotage ! Bref, la F40 restera à jamais pour la majorité d'entre nous une miniature Burago ou un Poster d'ado !

Auteur : Luis Perenna