Lamborghini Countach : la bête de scène

Lamborghini Countach : la bête de scène

Il n'y a pas à dire, la Lamborghini Countach aura marqué son époque dès la présentation du concept LP500 au Salon de Genève 1971. Signée Marcello Gandini, elle offrait une ligne à couper le souffle, résolument moderne et particulièrement séduisante. Il faudra attendre deux ans, et l'année 1973 pour voir la Countach, dans sa version LP400 définitive, et une année de plus pour intégrer le catalogue du petit constructeur italien.

Lamborghini Countach LP5000 S QV

Avec cette nouvelle voiture, Lamborghini se démarquait une fois encore de son concurrent désigné, Ferrari. Le style de Gandini tranchait nettement avec les productions de l'époque. C'est sans doute l'une des raisons pour laquelle elle frappa l'imaginaire des enfants et adolescents. Nombre d'entre eux eurent un poster de la belle italienne dans leur chambre. Il faut dire que tout en elle impressionnait. Basse (1,07 mètre), fluide, musclée, elle évoquait irrémédiablement la puissance de son V12 placé en position « longitudinale posteriori » (d'où le terme LP). Ses portes en élytre lui donnait un air futuriste.

Design, V12 et puissance de la Lamborghini Countach

Lancée commercialement en 1974, la Countach offrait à une riche clientèle la puissance de 375 chevaux grâce à ses 3,9 litres de cylindrée. Dans les années 70, une telle puissance n'était pas anodine et d'ailleurs, la Countach n'était pas à mettre entre toutes mains. Il valait mieux disposer de solides notions de pilotage, et d'être doté d'un mollet gauche développé. Cette première version fut fabriquée à 158 exemplaires jusqu'en 1978, c'est dire son exclusivité. C'est aussi sans doute la plus pure des Countach.

Lamborghini Countach LP500 S

Après cette première LP400, Lamborghini lançait la LP400S. Il s'agissait déjà de moderniser la voiture pour lui permettre d'aborder les années 80. Il fallait aussi séduire un peu plus largement et l'ajout de passages de roue en fibre de verre permettait de donner visuellement une encore plus grande impression de puissance, dénaturant pourtant le dessin si pur de Gandini. Paradoxalement, le moteur perdait quelques chevaux pour redescende à 353. Elle sera produite jusqu'en 1982 à 237 exemplaires avant de céder sa place à la LP500 S.

De plus en plus puissante

Cette année-là, le moteur passait à 4,8 litres tandis que la puissance remontait enfin, aux 375 chevaux du début. Sans doute pour marquer le coup (et rajouter encore un sentiment de puissance et de vitesse), on rajouta à la Countach un aileron très dans l'air du temps (mais vite démodé). 323 exemplaires trouvèrent preneurs jusqu'en 1985, preuve que le mauvais goût fait vendre, avant d'être remplacée par la LP5000 QV (pour Quattrovalvole).

Lamborghini Countach LP500 S

Cette fois-ci, le moteur atteignait enfin les 5 litres initialement prévu par le prototype LP500. Avec 420 chevaux dans le dos et 48 soupapes, la Lamborghini Countach montrait encore un peu plus les muscles et continuait de séduire malgré le poids des ans et une concurrence de plus en plus affutée, surtout du côté de Maranello ou la Testarossa commençait à prendre sa place sur les murs adolescents. Malgré tout, elle se vendit à 610 exemplaires. 

La Diablo prend la relève

Enfin, en 1988, Lamborghini fêtait dignement son 25ème anniversaire avec une dernière édition « Anniversario » à la puissance identique mais au design encore un peu modernisé. 650 voitures sortirent des chaînes tandis que dans le bureau d'étude, on préparait déjà sa remplaçante, la Diablo. En tout 2 042 exemplaires auront été construits entre 1974 et 1991. Avec une telle production « limitée », la Countach est particulièrement rare aujourd'hui. Evidemment, la plus désirable reste la LP400, plus rare mais aussi plus jolie. Les rajouts successifs sur les modèles suivant ne cessèrent en effet de dénaturer la voiture.

Pourtant, ils ne manquent pas de charme non plus. Certes, c'est plus kitsch, notamment avec l'imposant aileron, mais c'est aussi représentatif d'une époque. Quoi qu'il en soit, le mythe a un prix et tout le monde ne pourra pas s'offrir ce fantasme d'adolescent. 

Auteur : Luis Perenna