WLTP c'est quoi au juste ? Et ça change quoi ?

WLTP c'est quoi au juste ? Et ça change quoi ?

Il y a quelques années encore on parlait de consommation d’essence, et à peine d’émissions de CO2. Depuis la donne a changé, avec l’apparition du principe de bonus/malus écologique et de nouvelles règles applicables au niveau européen, ces notions-là sont devenues plus compliquées à comprendre. Deux sigles sont alors apparus dans la communication des marques et du gouvernement : NEDC et WLTP. NEDC représentant le passé, nous allons nous concentrer sur WLTP. 

echappement Porsche - émission pollution et WLTP

WLTP qu’est-ce que c’est ? 

Derrière l’acronyme WLTP se cache la notion de « Worldwide Harmonized Light-Duty Vehicles Test Procedure ». Lancée en 2017, il s’agit d’une nouvelle norme d’homologation des véhicules permettant de déterminer la consommation de carburant et les émissions de gaz d’échappement des véhicules légers.

A la différence de l’ancienne norme NEDC, cette nouvelle procédure d’essai est disponible à l’échelle mondiale. Jusqu’à maintenant les méthodes de calcul des consommations et des émissions variaient en fonction des protocoles utilisés : NEDC (en Europe), EPA (en Amérique du Nord) … L’objectif est donc d’harmoniser les mesures prises.

Le protocole WLTP se veut donc plus réaliste de la conduite d’un automobiliste moyen que les anciennes mesures. Vous l’avez tous déjà constaté par le passé, les chiffres de consommation indiqués par les constructeurs ne correspondaient jamais à ce que vous pouviez observer au volant (même avec une conduite respectueuse des règles).  WLTP tend donc à se rapprocher de chiffres plus concrets. Et il en va de même pour les émissions polluantes des véhicules, qui ont été longtemps sous-estimées. 

Qu’est-ce que cela change pour le conducteur ? 

Concrètement, en tant que conducteur, cela ne change rien pour vous. Par contre, en tant qu’acheteur d’un véhicule neuf, ce nouveau protocole d’essai aura plus d’impact. 

La transition entre les deux normes est un peu laborieuse et encore de nombreuses communications jouent sur les deux tableaux. Au niveau des informations distillées par les constructeurs, les chiffres des deux normes continuent à cohabiter. Un flou entretenu pour mettre en avant des chiffres plus favorables sur l’ancienne norme : sur les autonomies des véhicules électriques, sur les consommations d’essence et sur les émissions de CO2.

Par contre, au moment où vous devrez éventuellement vous acquitter d’un malus écologique, vous vous rendrez compte que les émissions annoncées en WLTP sont environ 20 à 25% supérieures à celles de l’ancien système. La grille de malus, qui s’applique désormais depuis le 1er mars 2020 sur la base de la valeur WLTP a été modifiée en conséquence. Il n’en reste pas moins que pour les grosses motorisations, vous sentirez passer la douloureuse. 

La transition entre ces deux normes nous fait un peu regretter l’ancien système, plus simple et psychologiquement plus favorable. Reste que WLTP est désormais plus honnête sur les consommations d’essence, tout comme l’autonomie des véhicules électriques, cela évitera certaines désillusions de promesses marketing trompeuses. 

Il y a cependant un élément de WLTP qui fait encore grincer des dents. La nouvelle procédure prend en compte certains accessoires comme pouvant impacter la consommation et les émissions. La valeur WLTP n’est donc plus un seul chiffre pour un modèle de voiture et sa motorisation, mais une fourchette de valeurs qui prend en compte la taille de vos jantes, la présence d’un toit ouvrant, ou d’un système hifi imposant. Certains véhicules « full options » vont donc payer donc avoir une double peine, plus cher à l’achat mais aussi plus cher s’ils sont malusés. 

Maintenant vous en savez plus sur ces 4 lettres mystérieuses qui ont fait leur apparition dans le vocabulaire automobile depuis septembre 2018.  

Auteur : Elisa Muller

 

 

https://youtu.be/wEY95451m3s