Sportives à Paris pour 89 euros : un plaisir de beauf ?

Difficile de passer à côté du phénomène dans les quartiers touristiques. Sur les Champs Elysées ou aux pieds du Trocadéro trônent désormais chaque jour une tripotée de sportives. Elles sont si possible italiennes et tapageuses, prêtes à s'offrir à vous pour 89 euros les 20 minutes de plaisir. Un business qui semble marcher puisque quelques gogos s'y pressent pour un drôle de safari urbain.

A première vue, c'est un business comme un autre mais rapidement la question se pose : qui sont les gens qui, pour un tarif conséquent, pensent épater la galerie avec une voiture de sport dans Paris? C'est l'endroit le plus détestable pour ce genre de voitures, inexploitables dans les embouteillages, bruyantes et avares en plaisir dans de telles conditions . Qui peut penser que le passant sera envieux ou épaté quand s'affiche en grosse lettre le prix de la location ? Qui peut imaginer que conduire une Lamborghini Gallardo ou une Ferrari California dans les rues embouteillées de la capitale restera un souvenir impérissable ?

Conduire une sportive est avant tout un plaisir égoïste même si bien des propriétaires sont fiers de pouvoir afficher leur réussite. L'intérêt d'un tel véhicule, c'est de rouler, d'en comprendre le comportement, d'en saisir la quintessence soit sur route dégagée (où même à vitesse légale on peut prendre du plaisir tant ces voitures sont démoniaques d'efficacité), soit – et surtout – sur circuit on l'on peut enfin prendre la pleine mesure d'un tel engin. 

Les locations de sportives: un business déjà ringard ?

Dans les rues parisiennes, en revanche, et même avec une circulation fluide, la Lamborghini comme la Ferrari se retrouvent ridicules. Elles sont tapes-culs sur les pavés, impossibles à exploiter, ridicules avec leurs logos criards, et bien moins agiles que la première venue des Twingo. Autant d'arguments vite identifiés quand on a trois sous de jugeote, mais l'attrait du bling bling en séduit encore quelques-uns. 

source le parisien

Pourtant, l'avenir de ces sociétés est compté. Ainsi, entre l'utilisation illégale de l'espace public pour une activité commerciale, la gêne occasionnée pour le voisinage la politique de la ville de Paris décidée à s'attaquer à l'automobile, pas sûr que le business soit si durable que cela. Un jour, les Lamborghini et les Ferrari quitteront enfin les boulevards sans qu'aucun parisien ne les regrette, ni même la plupart des touristes d'ailleurs. Ils préféreront sans doute un autre cliché moins tape-à-l'oeil : parcourir Paris en 2CV !

Auteur : Luis Perenna