BMW Série 3 E30 : youngtimer culte

Depuis le début des années 60, BMW s'était fait le spécialiste des petites berlines vitaminées. Après avoir conquis les foules avec la Série 3 E21 dans les années 70, il fallait au constructeur allemand enfoncer le clou dans les années 80 avec sa remplaçante, nom de code BMW Série 3 E30. Pour conserver sa clientèle et son image de marque, BMW préféra faire évoluer le style en douceur, tout en proposant une large gamme de carrosseries et de moteurs afin de satisfaire tout le spectre possible de clientèle.

Lancée en 1982, l'E30 n'était pas une révolution : le design évoluait subtilement, plus moderne certes, mais toujours dans la lignée du modèle précédent. Mais contrairement à celui-ci, uniquement proposé en 2 portes (coach), l'E30 se déclinait aussi bien en 2 portes qu'en 4 portes, et en break touring qu'en cabriolet. Bien entendu, toutes les versions de l'E30 n'étaient pas sportives, mais elles bénéficiaient de l'aura des versions plus excitantes du catalogue.

Des 4 et 6 cylindres pour une propulsion joueuse

Au bas de la gamme, on trouvait donc des moteurs plus dociles à 4 cylindres, les 316 puis 316i ou les 318i. On trouvait aussi des diesels pour gros voyageurs ou représentants de commerce, mais toutes ces voitures disposaient d'un petit plus par rapport à la concurrence : la propulsion et un comportement dynamique et joueur. Evidemment, pour vraiment en profiter, il fallait aller chercher plus haut, avec des 6 cylindres en ligne dont BMW s'était fait le spécialiste.

Avec la 320i, on pouvait déjà s'amuser un peu plus : avec 125 chevaux, une puissance non négligeable à l'époque, la voiture devenait déjà beaucoup plus rigolote à conduire. On pouvait opter aussi pour un peu plus sportif encore, avec la 323i de 139 puis 150 chevaux. Enfin, au top de la gamme « classique », la 325i offrait ses 171 chevaux à l'amateur, même si elle restait plutôt « bourgeoise ». Plus tard, une version 318iS de 136 chevaux s'ajoutera à cette gamme déjà très complète, et même une 325iX à transmission intégrale (pour éviter les glissades courantes avec l'E30).

Une M3 démoniaque

Si vraiment vous en vouliez encore plus, BMW proposait via sa filiale Motorsport une version démoniaque, dénommée M3 : avec 195, 200, 215, 220 ou 238 chevaux selon les versions (tous tirés d'un 4 cylindres), un look bodybuildé et des performances ahurissantes, y compris en cabriolet, la M3 enfonçait le clou. Avec un tel panel de puissances, de motorisations et de carrosserie, l'E30 fut un succès pendant plus de dix ans, avec une production dépassant les 2,3 millions d'exemplaires.

Mais le plus étonnant avec l'E30 c'est que son succès a continué, même après son remplacement par l'E36. Fiable, performante, élégante, elle continua à séduire sur le marché de l'occasion d'abord, mais surtout, ensuite, sur le marché de la collection. Car bien que relativement récente, l'E30 bénéficia de l'apparition du mouvement « youngtimer », devenant en quelques sortes le symbole de cette nouvelle façon de collectionner les « jeunes anciennes ». 

BMW Série 3 E30 Youngtimer par excellence

En fait, ses qualités restent les même qu'à l'époque où elle était en vente : choix varié de moteurs et de carrosserie, sportivité, mécaniques brillantes et surtout une fiabilité exemplaires (en plus d'une qualité de fabrication étonnante pour les années 80). Mieux, avec un volume de production important, elles ne sont pas rares et on en trouve encore en excellent état tant certaines ont été bichonnées par leurs propriétaires. Certes, on en trouvera aussi en très mauvais état, maltraitées par des pilotes en herbes ou des tuners fous, mais l'offre est suffisamment abondante pour trouver son bonheur.

Attention cependant : malgré leur réputation, elles n'ont pas que des qualités. Suspensions un peu raides, direction un poil trop démultipliée, une boîte dont l'étagement est parfois surprenant selon les modèles, une austérité intérieure parfois déprimante et surtout une cote qui ne cesse de grimper depuis qu'elles sont redevenues à la mode. 

Auteur : Luis Perenna