30km/h généralisé en ville, la contestation monte

30km/h généralisé en ville, la contestation monte

La proposition de réduire la vitesse de circulation à 30 km/h dans toutes les villes a déclenché une vive polémique. L’association « 40 millions d’automobilistes » n'a pas tardé à réagir en qualifiant cette mesure de grotesque et en lançant une contre-pétition intitulée « NON À LA GÉNÉRALISATION DES 30 KM/H EN VILLE ». Retour sur un débat qui anime les passions et soulève des questions fondamentales sur la sécurité routière et l’impact environnemental.

 

Une mesure jugée inefficace

L'association Prévention routière, à l'origine de la pétition pour la réduction de la vitesse, soutient que cette initiative augmenterait les chances de survie des piétons. Cependant, pour « 40 millions d’automobilistes », cette mesure serait non seulement inutile mais contre-productive. En effet, dans les villes où cette règle a déjà été mise en place, aucune amélioration significative de la sécurité routière n'a été constatée.

 

De plus, l’impact environnemental de cette mesure est également remis en question. À basse vitesse, les moteurs des véhicules consomment plus de carburant, entraînant une augmentation des émissions polluantes. Ainsi, une circulation limitée à 30 km/h pourrait paradoxalement aggraver la pollution urbaine plutôt que la réduire.

 

Des usagers peu convaincus

La réaction des usagers français ne s’est pas fait attendre. En moins de 48 heures, la pétition en faveur de la limitation à 30 km/h a récolté moins de 400 signatures, témoignant d’un soutien mitigé. Pierre Chasseray, délégué général de « 40 millions d’automobilistes », ironise : « En limitant la vitesse maximale autorisée à 30 km/h, nous allons bientôt flasher les vélos ! ». Philippe Nozière, président de l’association, renchérit en soulignant que pour être respectée, une règle doit avant tout être respectueuse du bon sens.

 

Pour une infrastructure adaptée

Plutôt qu’une limitation généralisée de la vitesse, « 40 millions d’automobilistes » plaide pour une adaptation des infrastructures routières. Des pistes cyclables sécurisées et entretenues, une meilleure visibilité des passages piétons, et une synchronisation des feux tricolores permettant une conduite fluide sont autant de mesures préconisées. « Évidemment, cela a un coût, mais ce sont des investissements qui ont prouvé leur efficacité en matière de réduction de l’accidentalité routière en milieu urbain », explique Pierre Chasseray.

 

Mobilisation contre la mesure

Pour mobiliser les Français contre cette proposition, l’association a lancé une contre-pétition en ligne. Intitulée « NON À LA GÉNÉRALISATION DES 30 KM/H EN VILLE », cette initiative vise à rassembler les opposants à une mesure jugée infondée et contraire au bon sens. Selon « 40 millions d’automobilistes », il est crucial de privilégier des solutions pratiques et éprouvées plutôt que de céder à une approche simpliste et potentiellement dommageable.

Alors que le débat sur la sécurité routière et la pollution urbaine continue de faire rage, il est essentiel de rappeler que toute mesure doit être fondée sur des données solides et une compréhension nuancée des enjeux. La généralisation des 30 km/h en ville pourrait bien être un épouvantail de plus à ajouter à la liste des fausses bonnes idées.