McLaren F1 : voiture d'ingénieurs mais pas que...

McLaren F1 : voiture d'ingénieurs mais pas que...

Porsche avait lancé les hostilités avec sa 959, Ferrari suivant de près l'autre cheval cabré avec sa F40 mais ce fut dans les années 90 que la bataille fit vraiment rage autour du thème de la supercar. Lamborghini sortait sa Diablo en 1989, tandis que Jaguar lançait son projet XJ220, non sans mal. En Italie, Bugatti renaissait avec une EB110 convaincante tandis qu'en Angleterre, McLaren, plus connue pour son écurie de F1, décidait de se lancer, elle-aussi, dans l'aventure. Pour bien rappeler l'origine de l'entreprise, son modèle allait s'appeler McLaren F1, tout simplement.

McLaren F1

Chez McLaren, on avait déjà tenté il y a bien longtemps, dans les années 70, de produire des voitures de série, mais sans succès. Entre temps, la marque s'était forgé un sacré palmarès et, soutenue par des actionnaires richissimes, pouvaient désormais y revenir avec la sérénité de ceux qui ont tout gagné! Dès 1989, une filiale, McLaren Cars fut créée tandis qu'une usine sortira de terre à Woking en moins d'un an. Dès lors, une équipe dédiée, emmenée par Gordon Murray, s'attela à créer la meilleur supercar qui soit !

Le must du must

L'ambition de la jeune firme anglaise était clairement affichée. Les autres pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient. La F1 serait infiniment supérieure car sortie de nul part, sans tradition technique ni contrainte financière. On renonça cependant à produire un moteur spécifique, préférant s'allier à BMW. La McLaren F1 disposera d'un V12 de 6,1 litres développant la bagatelle de 627 chevaux. Présentée en 1992, la McLaren F1 poussait le curseur de la puissance un peu plus loin, engageant tous les constructeurs jusqu'à aujourd'hui à la course à l'artillerie.

McLaren F1

627 chevaux, c'est bien, mais pour seulement 1 100 kg, c'est encore mieux. 360 km/h de vitesse de pointe, 0 à 100 en 3.2 secondes, difficile de faire mieux. Seul hic (qui disparaît avec le temps), la F1 n'était pas un prix de beauté. Certes, elle avait été dessinée par Peter Stevens et n'était pas moche, mais elle bousculait les codes tout en s'appuyant sur des études aérodynamiques poussées. Elle inaugurait un style clinique, un peu froid, qui restera la marque de fabrique de McLaren. Enfin, elle offrait une drôle de configuration. Ses larges portes en élytres s'ouvrant sur un habitacle à 3 places, dont celle du conducteur, centrale, était légèrement avancée par rapport aux deux places passagers, plus reculées. 

Victoire aux 24 heures du Mans de la McLaren F1, mais un échec commercial 

La production ne commencera qu'en 1993 pour se terminer en 1998. Entre temps, la marque s'était engagé aux 24 heures du Mans. Elle rafla la victoire en 1995 avec la F1 GTR (mais aussi la 3ème, 4ème et 5ème place). Une démonstration faisant encore aujourd'hui beaucoup pour la réputation et l'image de la F1. Pourtant, à l'époque, le succès ne fut pas au rendez-vous. Prévue pour 300 exemplaires, il ne s'en vendra que 106 ! La voiture était bonne, certes, mais très cher à l'achat alors que la crise était passée par là. Après ce semi-échec, McLaren cessera de produire ses propres automobiles jusqu'en 2010.

McLaren F1

Aujourd'hui, les prix des F1 dépassent l'entendement. Certes, elles sont rares, et ce qui est rare est cher, mais il vous faudra un solide portefeuille (de plus de dix chiffres parfois) pour vous offrir l'un de ces exemplaires. Mais il faut savoir ce que l'on veut. En fait, c'était le must à l'époque, et ça l'est encore aujourd'hui sous bien des aspects !

Auteur : Luis Perenna