Lexus en France : 30 ans déjà !

Lexus en France : 30 ans déjà !

Qu'il est long le chemin parcouru depuis cette année 1990 où la toute nouvelle marque Lexus, créée par Toyota, débarquait en France pour conquérir le marché des « executive cars », trusté par les allemandes et quelques anglaises. Pourtant, malgré le succès fulgurant de la marque aux Etats-Unis, la vie de Lexus dans l'hexagone n'aura pas été un long fleuve tranquille, loin s'en faut.

Lexus LS400

Pensez donc, en 2005, soit 15 années après le débarquement du nouveau blason nippon, je prenais en main la Lexus GS430 et force fut de constater qu'aucun quidam observant la voiture n'en connaissait l'existence. Belle, luxueuse, puissante avec son V8 atmosphérique, elle réussissait à séduire ceux qui daignaient s'en approcher, et ils étaient peu nombreux. 

La longue période des quotas japonais

Il faut dire que lorsque Lexus s'installait en France, l'heure était encore à la méfiance vis à vis de tout produit automobile nippon, le lobbying de certains (dont Jacques Calvet, président de PSA décédé récemment) ayant même permis la création de quotas en 1991. Alors que la clientèle américaine, loin des « a priori », se laissait séduire par la récente LS400, fruit du travail de 1 400 ingénieurs, 60 designers, et 2 300 techniciens, les français, eux, préféraient encore et toujours rêver à BMW, Mercedes et dans une moindre mesure Jaguar.

Lexus GS

A peine un an après son lancement en France, Lexus devait donc se contenter des miettes du marché, limitée par de contraignants quotas ! Pendant dix années, il fallut se contenter de faire de la figuration le temps que cette politique douanière disparaisse pour de bon. Certes, on avait lancé la GS, plus accessible, en 1993, mais pour des raisons évidentes, on cultiva aussi la discrétion du côté de chez Toyota. En 1999, préparant ainsi la fin des quotas prévus pour 2000, c'était au tour de la petite IS, concurrente des BMW Série 3, de fouler le vieux continent, tandis qu'un an plus tard, le SUV RX complétait la gamme. 

Une gamme élargit, un style plus tranché, et le choix de gagnant de l'hybride

Il fallut pourtant encore quelques années avant que Lexus devienne « reconnue » par le grand public. Ses grandes berlines au style convenu finirent par adopter des lignes plus agressives, tandis que la gamme de SUV s'agrandissait. Surtout, profitant de l'expérience de la maison mère avec la Prius, Lexus s'engagea dans la voie de l'hybridation, séduisant une clientèle désireuse d'afficher un minimum leur réussite tout en soulageant leur mauvaise conscience écologique. Enfin, la mayonnaise prenait. 

Lexus LC coupé

Les années 2010 permirent enfin à la marque de s'installer dans le paysage, profitant de la nouvelle vague des SUV, de l'hybride, et d'une nouvelle image renforcée par la sortie de supercars (LFA) ou de GT (LF-C). Avec 12 modèles disponibles sur notre marché, Lexus a fini par évoluer dans le bon sens, lentement mais sûrement. Bien sûr, les allemands règnent toujours en maître sur le marché premium, mais Lexus est devenu une alternative crédible, notamment auprès d'une clientèle plus discrète, préférant la douceur d'utilisation à la puissance ostentatoire. 

Auteur : Luis Perenna