De Lorean DMC-12 : retour vers le futur !

De Lorean DMC-12 : retour vers le futur !
Voilà bien tout le mystère du cinéma : rendre désirable un flop commercial, sous-motorisé de surcroît ! Avec « Retour vers le futur », la trilogie de Robert Zemeckis produite pas Spielberg, la De Lorean DMC-12 allait pouvoir enfin rencontrer son destin. Après avoir été boudée par la clientèle rapidement après son lancement en 1981, après avoir vu sa production dès 1982, elle rencontrait enfin le succès en 1986 grâce à Marty McFly, post-mortem donc !
Une légende avec le film retour vers le futur...
Un jeune homme pressé et ambitieux
John Zachary De Lorean n'était pas n'importe qui : étoile montante de chez GM après avoir fait ses armes chez Packard et Studebaker, JZ était devenu le plus jeune directeur général en prenant les rênes de Pontiac puis Chevrolet. En 1973, il accroche même la vice-présidence du groupe et on l'imagine déjà à la tête du premier constructeur mondial d'automobile. Ce parcours en trompe-l'oeil cachait pourtant un être moins conformiste qu'on ne le croyait. Flamboyant, flambeur aussi, playboy à ses heures perdues, l'homme avait de l'ambition, des rêves (et sans doute un peu de mégalomanie). De toute façon, le torchon brûlait depuis quelques temps au siège de Détroit et De Lorean préfèrera prendre la porte (d'aucun diront qu'il a été viré).
Peu importe car l'homme avait du bagout, des bagages, un solide parcours professionnel et un réseau long comme le bras. Il désire créer une voiture de sport révolutionnaire, envisageant même d'avoir recours à un moteur à pistons rotatifs. Cependant, il se rendit compte assez vite des problèmes qu'un tel moteur engendrait et revint à la raison : c'est en France qu'il allait trouver son bonheur avec le tout nouveau V6 PRV dans sa version Volvo adaptée aux normes US. Avec ses 2.8 litres de cylindrée, le moteur ne développait cependant que 130 chevaux : pas terrible pour une sportive !
Giugiaro, Lotus et le PRV
Dès 1976, un prototype fut réalisé : on y retrouvait déjà le style Giugiaro pour Italdesign, et des portes « papillon » du plus bel effet, mais il ne s'agissait que d'une carte de visite pour convaincre des investisseurs qui ne mettront à la poche qu'en 1978. Pour peaufiner le projet, on fit ensuite appel à Lotus qui tentera de faire du mieux possible pour transformer la voiture en sportive « adaptée à l'Amérique ». Châssis poutre à la façon de l'Esprit anglaise, coque en composite et carrosserie en acier inoxydable … mais seulement 130 petits poneys !
Afin de bénéficier du maximum d'aides possibles, De Lorean choisit l'Irlande du Nord pour installer son usine. Problème : la main d'oeuvre n'y était absolument pas qualifiée, du moins pour la construction automobile. Cela peut paraître anecdotique, mais cela entraînera les graves problèmes de qualité des premiers modèles, ruinant rapidement la réputation de la marque. Sans parler des accusations lancées contre un John De Lorean un peu trop dérangeant (trafic de cocaïne, rien que cela) : il en aurait fallu moins pour faire tomber le château de carte après moins de 10 000 exemplaires, insuffisants pour rentabiliser l'affaire !
Après l'échec commercial de la De Lorean, le succès cinématographique
Mais voilà qu'en 1985 se préparait un film : l'histoire d'un jeune homme rejoignant les années 50 par accident (cherchant à fuir des terroristes iraniens) et tentant de revenir au présent avec l'aide du Docteur Emmet Brown. Ce dernier, créateur de la machine à voyager dans le temps, justifiait alors le choix de la DMC-12 : « quitte à voyager à travers le temps au volant d'une voiture, autant en choisir une qui ait de la gueule ».
Le temps de trois opus, la De Lorean DMC-12 regagnait tout le crédit perdu au début des années 80. Dès lors, peu importait l'anémie de son moteur, sa sportivité toute relative et son manque de qualité : seule une chose importait (et importe encore aujourd'hui), la nostalgie qu'elle procurait à son propriétaire comme aux passants médusés de voir une De Lorean. Aujourd'hui, tout le monde la connaît alors qu'elle aurait du se retrouver au purgatoire des ratés de l'histoire ! Comme quoi tout arrive !
Auteur : Luis Perenna
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